Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar

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J'entrevoyait la possibilité d'helleniser les barbares, d'atticiser Rome, d'imposer doucement au monde la seule culture qui se soit un jour séparée du monstrueux, de l'informe, de l'immobile, qui ait inventé une définition de la méthode, une théorie de la politique et de la beauté.

Le léger dédain de Grecs, que je n'ai jamais cessé de sentir sous leurs plus ardents hommages, ne m'offensait pas; je le trouvais naturel; quelles que fussent les vertus qui me distingueaient distinguaient d'eux, je savais que je serais toujours moins subtile d subtil d'un matelot d'Egina, d'une marchande d'herbes de l'Agora. J'acceptais sans irritations les complaisances un peu hautaines de cette race fière; j'accordais à tout un peuple les privileges, que j'ai toujours aussi facilement concédés aux aux objets aimés.

Mais pour laisser au Grecs le temps de continuer, et de parfaire, leur oeuvre, quelques siècles de paix étaient nécéssaires, et les calme loisirs, les prudents libertés qu'autorise la paix.

La Grèce corptait comptait sur nous pour être ses gardiens, puisque enfin nous nous pré prétendons ses maîtres. Je me promis de veiller sur le dieu désarmé.

Il quaderno di Paolo Bufalini pag. 58

estratto da Mémoires d'Hadrien

autore Marguerite Yourcenar