Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar

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Les traces de nos crimes restaient partout visibles: les murs de Corinthe ruinés par Mummius, et les place laissées vides au fond des sanctuaires par le rapt des statues organisé au cours du scandaleux voyage de Néron. La Grèce appauvrie continuait dans une atmosphère de grâce pensive, de subtilité claire, de volupté sage.

Rien n'avait changé depuis l'époque où l'élève du rhéteur Isée avait respiré pour la première fois cette odeur de miel chaud, de sel et de résine: rien en somme n'avait changé depuis des siècle.

Le sable des palestre était toujours aussi blond comme qu' autrefois; Phidias et Socrate ne les frequentaient plus, mais les jeunes hommes qui s'y exérçaient ressemblaient encore au gracieux délicieux Charmide.

Il me semblait parfois que l'esprit greque grec n'avait pas poussé jusque à leurs extrêmes conclusiones conclusions les prémisses de son propre genie: les moissons restaient à faire; les épis mûrs au soleil et déjà coupés etaient peu de chose à côté de la promesse éleusinienne du grain caché dans cette belle terre.

Même chez mes sauvages ennemis Sarmathes j'avais trouvé des vases au pur profil, un miroir orné d'une image d'Apollon, des lueurs grecques comme un pâle soleilsur la neige

Il quaderno di Paolo Bufalini pag. 58

estratto da Mémoires d'Hadrien

autore Marguerite Yourcenar